Dr Njoh Elombo décortique le PIB
LE PRODUIT INTERIEUR BRUT : LA FIN D'UN DICTAT ? LE P.I.B.
EN FRANCE EN REALITE INFERIEUR EN CONSISTANCE A CELUI DU NIGER (*):
Le 3 Décembre 2009,une autre Conférence dont le titre apparaît,réunit du monde à l'Institut
d'Administration des Entreprises (IAE) de l'Université Jean Moulin Lyon 3.Nous sommes
cette fois-ci sur l' "Auditorium Malraux".Le petit Amphithéâtre entre deux sols n'est pas
comble,mais une participation essentiellement composée de Chercheurs,Enseignants,Etudiants,
responsables de petites entreprises et de curieux,est substancielle.Un Journaliste qui coordonne
les interventions se concentre sur une intervenante principale,sur un Chef d'Entreprise sur
le podium,puis sur une autre intervenante nettement moins sollicitée.Comme souvent dans un
cas comme celui-ci, l'élasticité du champ de la thématique est pratiquement sans limites.
Chacun des participants ne tire la couverture sur lui ,que de façon forcément "discursive".
Sommaire:
-Le Produit Intérieur Brut dans son contexte historique;
-Le PIB, une notion loin d'être un vide de sens;
-Le Burkina Faso se concentrera sur l'Ecologie après le PIB.
1-LE PRODUIT INTERIEUR BRUT DANS SON CONTEXTE HISTORIQUE :
Pour l'intervenante principale,le Produit National Brut sert à mesurer le niveau de richesses
atteint par une population donnée .Depuis le moyen-âge,les populations ont toujours
essayé de mesurer par des moyens très divers, le niveau de richesses qu'elles avaient
atteint grâce à leur travail.. Dans certains cas,comparer les richesses entre populations
conférait de la puissance aux groupes qui se savaient être les plus nantis.
Toutefois, le PIB comme indicateur de mesure de richesses a toujours alimenté les
polémiques.Le professeur Christian De Boissieu de l'Université de Paris par exemple,
prend part depuis longtemps à ces polémiques.Pour le professeur Jean-Paul Fitoussi,
autre exemple, l' "humanité dispose de nombreux indicateurs de degré de performance
économique.Mais la plupart de ces indicateurs ont été élaborés dans les années 1950,et ne
sont donc plus du tout en phase avec le monde actuel"(1).
Une très grande partie de l'intervention se centre sur le "Rapport Joseph Stiglitz"(2).
Celui-ci a montré que que le PIB est un " indicateur de croissance dépassé." Le
Président Nicolas Sarkozy s'est spontanément invité au débat relatif au PIB. C'est
ainsi qu'il précisera,qu'il y aura "un avant et un après ce "Rapport"(3). Par la suite, M.
Sarkozy a donc fait mettre sur pied une "Commission".Après des mois de réflexion,
vingt-cinq membres qui y avaient été commis,naturellement sous la présidence de M.Stiglitz,
formulent une récommandation.
Celle-ci insiste sur 12 indices à épurer qu'il faudrait encore inventer, si on veut faire du
PIB un indicateur de prospérité réellement fiable. La Commission présidée par le
professeur Joseph Stiglitz (4) ne supprime pas du tout l'indicateur traditionnel du Produit
Intérieur Brut .Mais elle le complète par douze autres indicateurs qu'il faut encore cisailler.
Ceux-ci,entre autres,tiendraient ainsi compte de la notion de "bien être" dans son intégralité,
facteurs de préservation de l'environnement et en général,de tous les indices sur
lesquels se baserait un véritable "développement durable".
L'intervenante a abondé en détails très pertinents.Pour elle avant M.Stiglitz,d'autres
Experts ont remis en cause avec succès la grille du PIB comme indicateur,en formulant
souvent avec précision des facteurs substitutifs . L'écran d'un ordinateur ouvert sur le
babillard de l'Amphithéâtre donne de plus en plus d'éclaircissements à l'auditoire.
Exposé brillantissime : Lux verum sui !...
2-LE PRODUIT INTERIEUR BRUT: NOTION LOIN D'ETRE UN VIDE DE SENS:
La parole est maintenant donnée au second intervenant,afin qu'expérimente pleinement
la salle les dividendes du quot capita,tot sensus.C'est un Président-Directeur-Général qui
employerait 1300 âmes. Il parlera de l'expérience de chef d'entreprise qu'il accumule sur le
terrain. Ni personne, encore lui-même ne se présenterait comme un doctus cum libro, et
la délivrance de son message est très loin d'être ex professo à l'instar de la précédente inter-
venante qui,en l'espace de 25-30 minutes,commente publiquement le contenu d'au moins
une dizaine de livres ingurgités par son intarissable assoifement du savoir, qui vont de
Max Weber à Alexis De Tocqueville, grand admirateur en son temps de la "démocra-
tie en Amérique".
Quidam du Président-Directeur-Général ? Il voyage beaucoup.Il se rend sur le continent
asiatique et là-bas,voit les économies comme celles de la Chine,la Corée du Sud ou l'Inde,
monter en flèche. Il en est plus que persuadé :c'est surtout l'économie de la Chine qui
grimpera le plus rapidement possible sur la marche de tous les gothas .Le Nobel
d'Economie Amartya Sen (5) aurait-il parlé du Sud-Est asiatique avec la même
exubérance ? Doutes !!!
Le Président-Directeur-Général est habitué à côtoyer les salariés .Il sait comment
ceux-ci sont attachés à leur PIB. Il ne serait d'ailleurs pas opposé si certains Experts
tentent de remettre en cause cet indicateur du niveau de richesses.Mais n'en demeure
pas moins vrai,que le Produit Intérieur Brut dans sa formulation actuelle, n'est pas du
tout une notion vide de sens, que n'importe qui balayerait d'un simple revers de la
main du jour au lendemain:alors,ça, non et non ! La protestation émane d'une voix très
basse,ponctuée cependant par un geste de main ferme: rires dans la salle !
Pour preuves, il n'y a qu'à voir les "pays africains". Le Produit Intérieur Brut fait
défaut. Et les gens en Afrique n'ont pas les moyens de s'offrir les biens et le luxe
que s'offrent les gens dans les pays riches. La faiblesse du PIB est donc incontesta-
blement un indicateur de misère . En Afrique beaucoup ne peuvent ni se soigner con-
venablement, ni manger à leur faim. Le Président-Directeur-Général qui ne fait que
des constats, abonde naturellement dans d'autres sens . Mais le volet de son in-
tervention où il esquisse un peu la catégorisation des échelles de PIB entre riches
et pauvres, entre ceux qui se gavent chaque jour comme des oies et le paysage des
vaches squelettiques du sahel, nous fascinera naturellement par sa dextérité.. Après
tout à quoi servirait le PIB comme "indice", si on ne pouvait à partir de lui établir un
classement entre "Grandes Puissances Economiques" et les "petits pays africains
francophones pauvres" comme le Tchad ? Ici,M. Thomas Sotinel du Journal Le Monde
s'étonnait une fois qu'on veuille parler de la "démocratie dans un pays où il n'y a ni routes
goudronnées,ni électricité".
3-LE BURKINA FASO SE SOUCIERA DE L'ECOLOGIE APRES LE PIB :
Ainsi que nous le disions déjà, notre troisième intervenante est nettement moins
sollicitée . Mais d'entrée de jeu, elle transmettra à la salle une sensibilité écologique
apparemment dévorante. Ses propos rebondissent surtout sur les dernières phrases
du précédent intervenant, notamment là où s'élaborait déjà une taximonie distributive
des Produits Intérieurs Bruts dont l'échelle allait de la misère pour les pauvres, et la
félicité pour les riches: bravo ! Voici à peu près comment la jeune femme embarque
l'auditoire en gesticulant abondamment de ses deux mains:
"Aujourd'hui les populations "chez nous "ont plutôt les préoccupations écologiques.
Nos politiques poursuivent et répriment les pétroliers qui polluent les océans.
L'Occident redoute toujours les conséquences proches ou lointaines des émanations
de Tchernobyl. Les populations dans les pays riches se soucient de plus en plus des
conditions écologiques de leur environnement,de la qualité de l'eau et du sable sur les
plages.Des telles préoccupations ne seraient pas du tout celles d'un pays comme le
Burkina Faso par exemple." (...). Ah, bon ? Se demanderait-on ...
Il y a quelques années,un talentueux Enseignant de l'Université de Lyon faisait
préfacer le titre de son livre chez Décitre Quai Saint Antoine à Lyon .Sur les
colonnes de l'ouvrage, on ne voyait que des contradictions : plus une nation se
croyait riche,plus ses populations étaient en réalité incultes.(6).Plus les gens s'en réfé-
raient à la télévision pour toute information, et plus certains ne se souvenaient même
plus ni du nom,ni de l'orthographe de la rue où ils habitent pourtant depuis !
Plus il y avait de l'asphalte un peu partout,et plus les gens civilisés faisaient
maculer les recoins et les jardins publics des épaisses mottes de crottes canines
malodorantes,si certaines dames sur-émancipées et jalouses de leurs libertés,ne
remplaçaient pas carrément l' homme dans leur lit par un gros bouledoque
disponible à souhait.Et ceci tant que le bouledoque en tant que mâle, lui,n'exigerait ja-
mais rien comme un vrai mâle humain et les viols dont il est souvent accusé, même
dans les milieux conjugaux sélects et l' omniprésence d'un PIB déclinable en plusieurs
chiffres. .Regardez comment ces laques diarrhéiques canines maculées un peu par-
tout, révulsent Canadiens et Japonais sur les rues de Paris et Lyon: tous les pays nantis
de PIB qui se déclinent en plusieurs chiffres ne les destinent sans doute pas aux
mêmes fins...
Il ne fait aucun doute dans l'esprit de notre intervenante: dans les "pays riches",les gens ont
de tout.Ils croulent sous le faix de conforts matériels:chacun a autant de voitures qu'il désire;
les lits,postes de télévision, appareils ménagers de divers ordres envahissent un peu partout
les intérieurs et les balcons des appartements .Il y a tellement de voitures en France que les
"primes" sont versées à ceux qui en cassent. Seuls des systèmes où le PIB est suffisamment
consistant rétribueraient des parades publiques telles les jupettes et les balladurettes,
constamment d'ailleurs réactualisées depuis 1995 ,si elles ne l'étaient pas,mais d'une toute
autre manière depuis les années 1976 :à l'époque se déploient alors les fameux "Plans Barre"
que Madame Arlette Laguiller,en meeting devant les "travailleurs",sait si bien disséquer.
Dans les armoires, toute femme possède en moyenne une centaine d'accoutrements, et
autant de paires de chaussures. Les gens ne marchent donc pas" nus",comme dirait M.
Georges Hourdin (7).Les tables sont garnies à tout moment sur la Place des Champs
Elysées à Paris. La cuisine lyonnaise est réputée. Il y a des restaurants et les débits de
boissons dans tous les coins de rues.Sur celles-ci,il y a surtout tellement de voitures, qu'on
ne sait plus où entasser toutes ces carcasses de fer et les blocs d'élastomères qui les
tapissent .... Cependant, comment peut-on rétribuer la destruction d'un vé-
ritable "bien", ressource par définition "rare" selon Johann Gaston Knut Wicksell ? Il y a
certainement un vice quelque part,quand toute émergence vers les sommets propères passe
par la destruction d'un "bien". Que les gens répus ne se soucient plus que de la pureté
de l'air, de la limpidité des eaux de plage où se retirent les vacanciers signifierait donc,dans
ce cas précis-ci,qu'ils sont quelque part, habilement manipulés et abusés.Payer pour la des-
truction d'un "bien" signifie que celui-ci n'en est pas un ,en réalité.
Mais chez les pauvres, les préoccupations sont d'une autre nature.Exiger des environ-
nements préservés de la pollution du CO2 ne saurait être une priorité pour ceux qui ne
disposent déjà pas d'un Produit Intérieur Brut suffisant pour se nourrir eux-mêmes,se
soigner, habiller toutes ces ribambelles de petits kwashiorkors et va nu-pieds que
Mesdames Françoise Jolie et Guilaine Chenu ,de "Envoyé Spécial", vont constamment
nous faire découvrir sur les rues poussiéreuses d'Afrique Noire, de Lusaka en Gambie ,
aux montagnes de poubelles de Naïrobi au Kenya... Les préoccupations des populations
ne sont donc pas du tout les mêmes.Elles sont de visu régies par la coupole d'un Produit
Intérieur Brut omniscient .La "fin du dictat" qu'impulse le PIB sur les comportements. n'est
assurément pas pour demain.
3.1-UN DEBAT OCCULTE A PARTIR DE SES PROPRES FONDEMENTS:
Durant son intervention devant les Experts à la Sorbonne à Paris en parlant du PIB,
M. Sarkozy ne croit sans doute pas faire aussi bien, en mettant en garde contre la "re-
ligion des chiffres".Le Produit National Brut, en somme,est la richesse brute exprimée
en unités monétaires (dollars américains notamment),qu'un Etat produit pendant
son "année comptable". Si on divise ce chiffre brut par le nombre d'habitants,on obtient
alors un autre chiffre plus raffiné celui-là,dit "Produit Intérieur Brut"(PIB). Nous avons
précisé dans la salle que ce PIB est souvent dit "per capita" dans les couloirs de la
"Commission des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED (8)..
Nous sommes dans la religion vanita vanitatum et omnia vanitas des chiffres,et il
ne saurait en être autrement .Prenons un pays comme la France . Le" PIB per capita"
en Juin 2009 est de 43250 dollars americains.C'est le 4è en "Union Européenne" par son
volume chiffré à la suite de celui de l'Irlande (52390 USAD),les Pays Bas (49250 --),
l'Autriche (47310 --), la Belgique (42800 --), l'Allemagne (38250 --), l'Italie (36820 --),la
Grande Bretagne (36250 --),l'Espagne (31250 --(9) ...
.. Et ailleurs en Afrique Noire le Gabon (6052 USAD), la Côte Eburnéenne (816 --),
le Cameroun (800 --), le Sénégal (782 --) ,le Burkina Faso cité dans l'Auditorium (345 --),
le Togo (310 --) et le Niger (200 USAD) . .Notre énumération a une finalité purement
illustrative, pour ancrer sur le concret les chiffres de comparaison discrètement occultés.
Ces chiffres n'ont pas circulé dans l'Amphithéâtre,et le "power point" d'aucun ordinateur
portable ne les projette sur le babillard, même furtivement. L'ostentation publique de ces
chiffres n'était pas du tout sans importance,contrairement à ce que pourrait croire le lecteur.
Quelques participants auraient extériorisé une moue dubitative en s'apercevant qu'entre les
Pays Scandinaves,l'Allemagne et la France,c'est bien l'Hexagone par la compétitivité des
chiffres de son commerce extérieur qui devient donc, logiquement parlant, la meilleure réfé-
rence ! Quel Etudiant aurait compris dans la salle que la compétitivité que Renault tient des
"primes à la casse",génère plus d'efficience que celle que Mercedes et même Wolskwagen
tiennent de la percée d'une technologie raffinée sur les marchés internationaux ? On voit
déjà les moues dubitatives face aux chiffres de PIB ringards ! Le lecteur rira maintenant:mais
c'est la télévision française qui exhibe la proie depuis Novembre 2009. A partir des chiffres
comparés que nous rappelons,on montrait que c'est pratiquement la France désormais,le pays
le plus "riche" de l'Union Européenne : incroyable !
Nous sommes toujours en France. En 2009 ,nous comptons ici 63 millions d'habitants,
où il n'y a que 35% d'actifs réels. Depuis les années 1975,la cohorte des "actifs" ne côtise
plus du tout pour celle des "inactifs",pour justifier le maintien d'un système de sécurité sociale
qui n'avait de sens que dans les années après 1944 directement ,suite aux affres batailles des
Communistes relayées par le pieux Henri Grouès (c'est ça,le vrai nom de l'Abbé Pierre !)
Sur la population totale,il n'y a pas moins de 2,5 millions d'endettés toutes tendances con-
fondues,et pas moins de 6 millions de "précaires" toutees tendances confondues . Autour des
agglomérations comme Paris,Lyon et Marseille seules,le manque de logement (S .D .F. ou S.
D .O. non compris ), logement décent ,décemment logés mais expulsables à tout moment en
raison des formes les plus inimaginables de chantage auxquelles le secteur immobilier recouri-
rait légalement à tout moment ....touche au moins quatre millions de têtes d'après les
Enquêtes de "Luttes Ouvrières" à Paris (10).
Qui affirmerait donc à présent que le chiffre 43250 USAD per capita communiqué
sur les registres du Fonds Monétaire Internation,ne camouffle pas plutôt d'abyssales dis-
parités ? Comme chiffre indicateur du niveau d'enrichissement atteint par tête,on ne voit rien
de rationnel.A l'Institut des Hautes Etudes Commerciales à Paris et même devant les Etudiants
de l'Ecole Nationale d'Administration, le professeur Maurice Allais a eu à présenter ses écrits,
en fustigeant toutes les jactances ostentatoires sus-énumérées(11).Les gros chiffres qu'on voit,
répétons-le donc,ne sont qu'un leurre ou mieux encore,un instrument de propagande dont se
servent les systèmes en faillite pour agglomérer, autour d'eux,des narcissismes plus auto-
destructeurs qu'on ne voudrait bien l'admettre. Le Démographe français Emmanuel Todd a
tout simplement raison.
L'inquiétude autour des"Europe fortresses"(12) et autres "Welche sind die Europasgrenzen"
dont font montre certains Experts comme l'Avocat hambourgeois Manfred Brunner (13),
s'interprèterait ainsi mieux en Janvier 2010,que ce n'était le cas dans les années 1998: l'Europe
va tout simplement devant sa propre destruction (14).Entre la France et l'Allemagne pré-
sentées comme noyau dur justement de la construction de cette mythique, "Union Euro-
péenne" on ne "parle pas du tout franc" comme l'a écrit M. Jean-Pierre Chévènement (15).
Au premier Juillet de chaque année en Hexagone, les "minimas sociaux", RMI , RMA,
salaires de femmes isolées et autres facéties très génératrices de l' "inflation rampante",se
"révalorisent"automatiquement à partir d'un indice-comptable qu'aucun Economiste,de Keynes
à Paul Samuelson (16) ne calculerait, ni simplement n'imaginerait.Ce sont ici les perversions et
les spécificités seules à seules de ce que M. Nicolas Ba-verez appelle en France,le "capitalisme
offshore".Nous l'avons rappelé dans l'Auditorium.Ne sont-ce pas là de toute évidence, autant de
gadgets qui gonflent artificiellement le chiffre du PIB per capita qu'on connaît ?C'est absolument
incontestable....
3.2-LA PROBLEMATIQUE DE L'OSTENTATION DU JEU DE FAUX EN CHIFFRES:
Répétons les choses: tout Produit Intérieur Brut est une sommation / Σ / de la richesse natio-
nale brute / R / exprimée en unités monétaires / U.m/. Mais les saupoudrages farcissent
indûment la création de la valeur .Ceux qui transmettent consciemment ce jeu de faux aux
organismes internationaux qui eux, s'en servent pourtant à des fins de prévisions rationnelles,
ne craignent pas du tout la sanction qui découlerait de ce qui n'est bel et bien comme
sus-titré, que l'ostentation consciente du faux en statistiques et chiffres de la comptabilité
publique.Le déploiment des telles arrogantes espiègleries , impensables de la part de tout
Etat de droit serein ,caresse sans doute dans le sens du poil le réflexe des jactances répues.
Mais les arrogances et autres espiègleries ne se substitueraient absolument pas à ce qui,
dans nos exemples sus-énumérés,devrait en tout état de cause être une croissance de com-
pétitivité soutenue par des chiffres réels et palpables .
Voici deux cas de lectures interprétables .
On verra donc que les statistiques de "combat" ne transforment pas du tout des systèmes
en faillite en "Grandes Puissances Economiques".
Premier cas:
PIB = / Σ / R.i.t.U.m (1);
(i) = Création monétaire artificielle ;
(t) = Année d'introduction de la valeur factice.
Naturellement,ce sont tous ces artifices-ci qui donnent :
PIB = / Σ / R.i.t.U.m (2).
Interprétation:
Le retour à la création de la valeur réellement palpable est possible et s'écrit ainsi qu'il suit :
Σ.R.i.t.U.m
PIB = -------------- = R.U.m (3).
Σ.i..t
Deuxième cas:
PIB = / Σ / R.i.t.U.m. Au regard des critères de Maastricht cependant :
Endettement = 60 % , c'est-à-dire : -60;
Déficits = 03% ,c'est-à-dire : -03;
Inflation = 01% , c'est-à-dire : -01 au-delà de -63,meilleure référence commune:
donc -64; Calculons maintenant la totalité du pourcentage du faux en écriture monétaire
publique consciemment entérinée par Mastricht: (-60 ) + (-3)+ (-64) = - 127 % .
Calculons cette fois-ci la valeur réelle du PIB français partiellement épurée du faux en écriture
monétaire publique: (43250)(-129)/ 100 = -55792,50.
L'objectif de Maastricht était incontestablement de densifier la "compétitivité" par les
"critères de convergence" auxquels ne crurent pas un seul instant le tandem Thatcher-Lawson
en Grande Bretagne : 43250 + (-55792,50) = -11542,50.
Interprétation:
Nous rappelons à ceux qui l'oublieraient tant soit peu,que tout nombre négatif est
inférieur à zéro, quelle que soit sa valeur absolue .Et pour ceux qui s'obstinent toujours
à comparer les chiffres du PIB français à ceux de "petits pays africains pauvres" comme
non seulement notre PDG de tout-à-l'heure,mais aussi M.Michel Platini sur les colonnes
de l'Equipe quand le Sénégal élimine la France sur la route de la Coupe du Monde" de foot-
ball il y a quelques années,les choses devraient donc être claires : le PIB français "réel"
qui apparaît,est donc dans les faits plus faible que même celui du Niger . N'étaient les
ignorances répues et infatuées qu'on connaît,,personne de sensé n'aurait même essayé de
comparer le PIB français à celui du Burkina -Faso.
En 2009 ce pays-ci ne manipule librement aucun "agrégat" économique comme la
France .Ouagadougou, capitale du Burkina Faso (ancienne Haute Volta) croupit encore
sous les tutelles bicéphales et multi-opérantes comme,dans la sous-région, d'autres pays
francophones membres jusqu'à ce jour, de la "Zone Franc" CFA .Le Burkina-Faso
est un grand producteur de l'or mais en 2010 encore, c'est un simple jeu de chiffres et
d'écritures de la Banque de France via le trésor Quai de Bercy,qui en fixe le prix de l'once.
Que peut devenir un producteur de bois,si c'est à l'acheteur qu'il appartient d'ajuster, à sa
guise, le levier de l'unité de compte des transactions ? Une telle unité ne s'ancre même pas
sur le corps social du producteur du bois. Et de là à penser que cet appauvri de visu
agrège quand même ce que Karl Max appelle l' "accumulation" ! Nous avons dit dans la
salle que le GCPMA/CADOFORA détestait ce mépris infatué et complètement déplacé,
dans lequel la plupart des gens en France,en raison des ignorances répues omniprésentes,
tenaient les partenaires de Paris en Afrique Noire Francophone.
1°-La taximonie du PIB ne catégorise économiquement les pays que de manière
artificielle et donc, forcément arbitraire;
2°-De tout calcul du PIB,il faudrait à l'avenir exclure mille et une subtilités de la création
monétaire ex-nihile .Les pays prétendûment riches abusent dans ce domaine-ci. Ils ont
toujours abusé là-dessus, et la France en particulier, depuis l'époque des "Assignats".
Regardez un peu à l'intérieur de la maison "Zone Franc CFA" ,le fonctionnement de la
mystique règle de 2/98 que décortiqueraient mieux que n'importe qui,des valeureux
Experts français comme M. Paul Fabra.
3°-On peut d'ores et déjà espérer qu'il n'y a rien de profond à attendre de la réformulation
des constitutifs de l'indicateur du Produit Intérieur Brut.. Nous ne voyons aucun "pays
riche" qui se désaisirait, ou simplement accepterait une quelconque mise sous tutelle du
recours aux immenses prérogatives que confère à un Etat indépendant , les indicibles
subtilités de la libre création monétaire . Sinon quel Etat donc ? Aucun ! Feu Jacques Rueff
ne s'est donc jamais trompé: "Le destin de l'homme se joue sur la monnaie."
(*) NJOH ELOMBO,
Enseignant Vacataire à l'Université Lyon-3,
Expert Consultant International des Marchés,
Maxwell & Stamp/PLC Abbot's Court (Fl).
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NOTES ET COMMENTAIRES :
(1)-Fitoussi,Jean-Paul: sur les colonnes du " Financial Times", 10 Mars 1998.
(2)-Qu'en est-il du "Rapport Stiglitz" ? Voir:
Schaeffer,Fréderic:"Indice de développement:M.Sarkozy place le "Rapport Stiglitz" au
coeur de la crise économique que traverse la France",in:Les Echos,15 Mars 2009,page
1 et 19.
-Commentaires: Non.La charge de M.Stiglitz,Enseignant à Columbia aux Etats-Unis,est
moins sulfureuse que celle de M.Amartya Sen,Nobel d'Economie en 1998. Dans "Po-
verty And Famines:An Essay On Entitlement And Deprivation",Harvard University Press,
1981,M.Amartya Sen apparaît ici comme l'un des tout premiers Experts à remettre en
cause l'indice du PIB,et veut remplacer cela par l'Indice de Développement Humain. Or
le nom du savant indien n'a même pas une seule fois été prononcé dans l'Auditorium,
quand on sait que même "Transparency International" aujourd'hui ne se passe plus du
tout du couperet de l'I D H.
(3)-Président Sarkozy:" Mettons désormais fin à la religion des chiffres",Université de Pa-
ris (Sorbonne),Grand Amphithéâtre,14 Septembre 2009. Et d'ajouter: "La France se
battra.Toutes les organisations internationales devraient modifier leurs systèmes statis-
tiques pour intégrer les récommandations du "Rapport Stiglitz".
Les choses tombent alors très mal,car c'est la période où le truculent Président bré-
silien visite l'Europe.Pour lui,la pratique du double langage est le comportement qui sierait
le mieux aux dirigeants de pays occidentaux . Ecoutons:
Da Silva,Lula:"Die sog. Europasreichländer reden oftmals viel,und tunen wenig",in "Die
Zeit,19.11.2009,pages 2 et 3.
(4)-Le professeur Joseph Stiglitz a été déclaré Nobel d'Economie en 2001. Les pairs le
classent souvent comme "néo-keynésien",et ont sans doute raison. Les travaux de M.Sti-
glitz se concentrent sur les "comportements individuels" des agents économiques. D'un
"mandant" à un" mandataire" donné,la jouissance de l'information est forcément "asymé-
trique".La contribution de M.Stiglitz rationnalise également la "Théorie des Salaires". Dès
1993,il entre à la Maison Blanche comme Economiste en Chef du Président William
Jefferson Bill Clinton.Jusqu'aujourd'hui,M.Stiglitz est resté au centre d'une polémique
appelée le "Consensus de Washington".
(5)-Amartya Sen, op.,cit. Il confie ce qui suit sur les colonnes du "Financial Times" à l'é-
poque:"Les pauvres du monde entier ne sont pas du tout pauvres.Mais ils ne le sont que
parce qu'ils n'ont pas de porte-parole.Notre qualité de vie ne se mesure pas par notre
richesse (allusion au PIB non ? ndl),mais par les libertés dont nous jouissons."
(6)-Cecconi,Osiris:"Croissance Economique et Sous-Développement Culturel", PUF,
Paris,1982.
(7)-Hourdin, Georges: "La civilisation des loisirs", Librairie Amazone, Paris, 2006.
(8)-CNUCED:"Rethinking The Role Of International Investment", Rapport des Na-
tions Unies depuis les années 2002: ici les Experts avisés précisent clairement que cer-
tains investissements que les "riches"vont opérer tambours battants dans certains pays,
et notamment ceux d'Afrique Noire,ne méritent pas du tout cette appellation.
(9)-Les chiffres sont disponibles sur l'Annuaire du Fonds Monétaire International
consultable au 2è étage de la Bibliothèque de Lyon-2 Rue Chevreul.
(10)-Au besoin,voir:
Laguiller,Arlette:"Ce que nous proposons aux travailleurs français si nous arrivons aux
affaires" ,Brochures éditées pendant la campagne de l'élection présidentielle française,
cuvée 1995. Rue Bossuet à Lyon,"Luttes Ouvrières" fait salle comble . Les brochures
sont exactement les mêmes que celles distribuées à Paris au Palais de la Mutualité.
(11)-Chez le professeur Allais Maurice Félix Charles,unique Nobel d'Economie en
France depuis 1988,pratiquement tout est à prendre. Le GCPMA/CADOFORA a
nommément écrit au Figaro,de ne parler "Economie" sur ses colonnes que si ce que
le Journal veut raconter à ses " lecteurs répus" serait en phase avec ce que dirait
M.Allais. L'homme s'est prononcé sur pratiquement tous les thèmes,y compris sur la
Zone Franc CFA,nous citons,"incompréhensible et absolument scandaleux système
monétaire que la France impose aux jeunes pays africains pour les empêcher avec
un cynisme indescriptible, de se développer".Le professeur Maurice Allais vous fera
rire à mort.Ses critiques sont ciblées ,tranchantes avec des mots pertinents quand il fus-
tige le comportement des Députés au Palais Bourbon, nous citons encore une fois,
"souvent d'une ignorance affligeante." Il paraît que feu Mitterrand ou même Chirac
ont chacun eu à avoir horreur de M.Allais. Ne ratons pas les titres ci-dessous:
Allais,Maurice: Nouveaux combats pour l'Europe (1995-2002),Clément Jugular,Paris,
2002;
__________:Le Tiers-Monde au carrefour,Paris, 1961;
__________ :L'Impôt sur le capital et la réforme monétaire,Montchrétien,Paris,1976;
__________:Erreurs et impasses de la construction européenne,Clément Jugular,2004.
__________:L'abandon de l'utilisation du Franc Français en France : faute politique ma-
jeure,Conférence, Institut des Hautes Etudes Commerciales (HEC), Paris,2002.
Nous commenterons ces écrits-ci opportunément .Ils sont plus pertinents que jamais.
(12)-Monetary Union:" Are France And Other European Leaders Building Any For-
tress In Europe" ? Financial Times,27 Août 1998,page 9.
(13)-Brunner,Manfred:"Welche sind die Europasgrenzen"? Welt-Interview, Hamburg,
9 Août 1998,page 5.
(14)-La question de l'Avocat allemend est claire:imagine-t-on la création d'une "Union
Européenne" dont les frontières s'étendraient infiniment ? Si c'est le cas,elle aura donc
ses méthodes et propres règles pour,face aux autres,se constituer en "forteresse". Mais
une "forteresse" contre les autres,ou alors une "forteresse" auto-destructrice ? Le lecteur
a un début de réponse.Prenons le cas des pays démembrés du bloc soviétique et qui
tous,se précipitent donc dans la "forteresse". En 2009 rien ne protège ni la Lituanie,les
Pays Baltes ni même la Lettonie.Depuis 2005, le PIB de chacun de ces pays-ci
a mécaniquement diminué jusqu'à 25,30%,avec une montée vertigineuse ici et là de la
spéculation immobilière. La capitale Riga est devenue une maison close à ciel ouvert,où
les Irlandais et autres Touristes vont rencontrer les "blondes" disponibles à 100% le
jour comme la nuit dans les cabarets,hôtels sordides,saunas et salons de massages ...
Sur les colonnes de Penthouse,certains pervers Allemands racontent comment,à Riga,
des pulpeuses blondes ,en échange de quelques pièces, lèchent leurs bites à souhait !
La "forteresse" est donc plutôt auto-destructrice.
(15)-Chevènement,Jean-Pierre: "France/Allemagne:parlons franc",Editions Plon, Paris,
1996.
(16)-Le parcours de M.Stiglitz ressemble un peu à celui de M. Paul Samuelson (15
Mai 1915-13.12.2009), Nobel d'Economie en 1970.Ce sont tous les deux,comme
on dit, des "néo-keynésiens". Feu Paul Samuelson, ancien Conseiller du candidat dé-
mocrate américain John Kerry, a écrit deux ouvrages principaux:
-"Foundation Of Economics Analysis" , publié pour la première fois en 1947 ;
-"Introductory Analysis in Economics", publié pour la première fois en 1948.
A plusieurs reprises,la "MIT Press "remet le contenu de ces deux livres-ci sur l'actua-
lité,ce qui alimente chaque fois des débats nourris tant à la Massachusetts Institute Of
Technology qu'a Indiana, ou même à Harvard.Pour un Keynésien classique comme
Alvin Hansen, Conseiller du Président Truman dont Paul Samuelson fut l'un des Etu-
diants assidus,il y a une inévitable corrélation entre "expansion du crédit", champ de
l'investissement et niveau de "disponibilité des ressources" ( nous mettrions volontiers
à la place des Kenéysiens, " disponibilité des synergies"). Paul Samuelson bouscule
un peu le champ de corrélation qui apparaît.Il pense qu'à chaque cycle de l' "expan-
sion du crédit",devrait correspondre un autre cycle équivalent de "croissance écono-
mique"permettant de rembourser l'endettement engagé.L'auteur n'imaginerait donc tout
simplement pas un processus qui,pendant plus de 35 comme depuis les "Plans Barre",
recourt systématiquement à une relance par la création monétaire ex-nihile qui ne gé-
nère jamais de cycle de" croissance": ceci ne veut-il pas dire qu'il y a perte de repaire
de tous les léviers de l' "Analyse Conjoncturelle" ?
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AMPLIATION :
-Université Jean Moulin,Lyon-3;
-Institut d'Administration des Entreprises Rue Rollet;
-M.Hughes Fulchiron,Président de l'Université Jean Moulin Lyon-3;
-GCPMA/CADOFORA ;
-CODE ;
-Archives ;
-Divers.
Achevé d'imprimer le 7 Janvier 2010,Bibliothèque Dénis Didérot,Gerland,Lyon.