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16 octobre 2011

Arrestation des membres des activistes du Front Uni lors de la mascarade du 09 octobre à Bruxelles: l'éclairage de Moise Essoh

Ayant lu et entendu tout et son contraire à propos de l’arrestation administrative le 09 octobre dernier à Bruxelles, des membres du Front Uni de la diaspora Camerounaise pour le Boycott Actif,
Je tiens à rétablir la vérité des faits et à donner les précisions ci-après.
Mais avant de les donner, je tiens d’abord à déplorer le manque de professionnalisme de certains journalistes, qui, dans le feu de l’action, n’ont pas vérifié leurs informations avant de les balancer à la cantonade, probablement plus obsédés par le scoop que par l’info. J’y reviendrai dans le corps de cette mise au point.

D’abord, il faut éclairer le public sur nos réelles intentions.
Nos intentions réelles étaient de démontrer la fraude qui s’est sans aucun doute pratiquée dans les locaux de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles lors de ce scrutin. Nous voulions perturber le déroulement du scrutin, mais en dénonçant la fraude en direct, certainement très fermement, parce que la situation est très grave, mais sans violence gratuite.
Pour cela, nous avons voulu pénétrer dans l’ambassade et dire, démontrer, interpeller et dénoncer une fois encore l’administration camerounaise sur la manière dont ces « élections » ont été préparées en Belgique : pas de transparence sur les commissions d’inscriptions sur les listes électorales (on ne sait toujours pas qui en a fait partie), sur les commissions de vote, de dépouillement, etc. Pas de présence de scrutateurs du SDF : nous venions d’apprendre de la bouche du président provincial de ce parti en Belgique, que son scrutateur avait été rejeté pour cause de « retard ». Quand on sait maintenant que de nombreux bureaux de vote ont ouvert très en retard au Cameroun même, on comprend l’hypocrisie du motif avancé par le « représentant » d’ELECAM en Belgique, qui n’est autre qu’un fonctionnaire de l’ambassade du Cameroun.

Nous voulions dénoncer, en plein scrutin c’est-à-dire preuves à l’appui, que toute l’organisation était basée sur l’omniprésence des fonctionnaires de l’ambassade, c’est-à-dire de l’administration, dans tout le processus ; dénoncer la proximité évidente des scrutateurs dits « neutres » avec ces mêmes fonctionnaires d’ambassade. On a vu des échantillons de ce genre de neutralité avec Mme Biyong. Bref, nous voulions dénoncer tout cela devant les caméras présentes. Voilà, c’est tout.

Si l’ambassade du Cameroun en Belgique n’avait pas été transformée en bunker, nous n’aurions pas été obligés d’employer la ruse pour entrer dans l’enceinte de l’ambassade. Et nous n’aurions pas assisté aux événements qui se sont déroulés.
De nombreuses caméras étaient sur place, et un site d’info a même publié la vidéo dès le dimanche soir. Mais cette vidéo, qui montrait très clairement ce qui s’est passé, a été retirée de lendemain, remplacée par la conférence de presse de l’ambassadeur du Cameroun en Belgique. Nous n’imaginons pas dans cette coïncidence, une relation de cause à effet…

Nous-mêmes, nous avons filmé les événements, mais nos vidéos ont été effacées par la police de l’Ipod du membre du Front Uni durant notre détention administrative. Canal 2 TV, Africa 24, et la CRTV m’a-t-on dit, ainsi que des privés étaient sur place. Les images – qui ne mentent jamais, sauf si on coupe  – montrent clairement nos attitudes : aucune des deux personnes qui ont réussi à entrer dans l’ambassade n’a frappé quelqu’un. Aucun n’a vraiment résisté aux policiers qui les ont expulsés. Personne ne peut se plaindre d’avoir reçu un coup, si ce n’est dans la bousculade qui a eut lieu à un moment lorsque les policiers dégageaient la porte de l’ambassade pour évacuer les deux membres du Front Uni qui avaient réussi à entrer. C’est à ce moment aussi qu’un policier a involontairement blessé à la tête un membre du Front Uni avec son talkie-walkie.

Nous savions qu’il y avait un dispositif de sécurité important, comprenant au moins un policier belge en civil à l’intérieur de l’ambassade. Ce policier était posté juste au dessus des escaliers de l’entrée. Et quand nous avons décidé de mener l’opération « Perturber le déroulement du scrutin en dénonçant la fraude en direct », qui peut vraiment croire que les deux qui ont pu entrer pensaient ou espéraient vraiment braver tous ces cordons de sécurité, à eux deux seuls contre plus de 20 membres du personnel de l’ambassade en plus des policiers en civil, et arriver jusqu’à déchirer des bulletins de vote ou prendre l’urne (et sortir par où avec), etc. ? Quand on nous a arrêté, les policiers n’ont rien trouvé qui ressemble à un outil pouvant servir à commettre un acte de violence, même pas un briquet, sur aucun de nous 4.

Qu’on cesse donc de raconter des histoires. Nous avons juste posé un geste de résistance citoyenne face à une mascarade électorale irréfutable.

J’en appelle d’ailleurs à ce que les médias qui étaient présents mettent à la disposition du public, même sur les sites populaires de vidéo (Youtube, Dailymotion), les vidéos de ce qu’ils ont filmés, même sans montage. Toute la vérité sera évidente, et va balayer les mensonges qui circulent, et les spéculations de ceux qui nous prêtent l’intention d’avoir voulu brûler l’urne ou déchirer les bulletins.

Nous avions déjà mené ce genre d’action, lors du passage d’une délégation d’ELECAM – dont Mme Biyong – dans ces mêmes locaux.  Après avoir patiemment écouté les inepties de cette délégation, nous nous étions levés pour protester citoyennement contre ce processus frauduleux : avions-nous brutalisé quelqu’un ce jour-là ?
Ceci dit, l’action a quand même atteint son objectif, qui était la dénonciation spectaculaire de la fraude. En plus, nous avons démontré la panique du régime face à quelques citoyens déterminés et désireux de prendre les fraudeurs la main dans le sac. Nous avons démontré la nature policière de ce régime, qui est prompt à faire appel aux forces de l’ordre pour étouffer la moindre contestation politique Nous voulions poser un acte fort et médiatique pour attirer l’attention sur la nature frauduleuse de cette « élection » : l’ambassade nous a aidé plus que nous ne l’espérions.

S’agissant donc des manques journalistiques flagrants, qui ont été jusqu’à être diffusés sur des chaînes populaires au Kamerun, créant des réactions sans mesure avec la réalité des faits, j’indexe principalement deux articles :
Celui du « journaliste » Benoît Balla de Cameroon-info.net, qui a parlé de « rixe » dans son article sur indiquant, je cite :
« Le bureau de vote avait ouvert à 8h conformément aux dispositions de la loi électorale. Dès les premières heures, les membres de «Boycott Election 2011», avec à leur tête Moïse Essoh, voulaient déjà entrer dans les locaux de l’Ambassade pour perturber, voire empêcher le déroulement du scrutin. Vers 11h, alors que certains des 146 inscrits avaient déjà accompli leur devoir, les membres du collectif ont trompé la vigilance de la police qui était encore discrète en ce moment là pour rentrer dans les locaux de l’Ambassade.
A l’intérieur, ils ont été stoppés au niveau des escaliers qui mènent vers le hall par le personnel de l’Ambassade. Essoh, Tchangué et compagnie ne se sont pas laissé compter ; ils avaient leur objectif qui était d’atteindre la salle où se déroulait le scrutin. On a assisté à une véritable rixe.» - extrait de l’article de Benoît Balla sur Cameroon-info.net

 

N’ayant personnellement pas pénétré dans les locaux de l’ambassade, comme le montrent d’ailleurs les vidéos prises sur les lieux, dont une publiée le lendemain sur canal-info.net – qui l’a depuis retirée – je ne sais donc pas à quelle « rixe » j’aurai participé, ni moi ni aucun de mes camarades d’ailleurs. D’autre part, le collectif « Boycott élections 2011 » n’existe pas, ce qui démontre l’absence totale de professionnalisme de cet Benoît Balla, qui n’a même pas pris la peine de vérifier ses informations, mais qui a largement diffusé de fausses informations. Sans en accuser ce journaliste, je dirais que ce type de présentation des faits correspond à une tactique médiatique souvent utilisée par l’UNC-RDPC : en effet, sa propagande habituelle qui consiste à diaboliser ceux qui lui résistent, en les présentant abusivement comme des casseurs, des bandits et autres images négatives aux yeux de la population.
L’autre article est celui de M. Gnowa sur Camer.be.

Ce journaliste, qui nous a habitué à plus d’exactitude dans ses papiers, est lui aussi tombé dans le piège de l’interprétation, attribuant à Marcel Tchangué les propos selon lesquels notre intention était de venir casser l’urne ou de déchirer les bulletins. M. Tchangué que j’ai contacté à ce sujet, affirme n’avoir déclaré de tels propos, pour toutes les raisons qui sont mentionnées ci-dessus.

Etant donné que les images existent pour démontrer ce qui s’est réellement passé, j’en appelle à ne plus reproduire à l’avenir ce genre de mensonges ou d’inexactitudes. Que cette mise au point – et les images que j’appelle ceux qui les ont filmées – ferment donc la parenthèse de fables qui entoure la violence disproportionnée et répressive que les autorités de l’ambassade du Cameroun ont manifesté à notre égard.

© Front Uni de la diaspora Camerounaise pour le Boycott Actif – Belgique : Dr Moïse ESSOH
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