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Bienvenue sur le Blog du CODE - Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise
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23 décembre 2010

Côte d’Ivoire : la France pyromane ne doit pas jouer au pompier

 


L’association Survie rappelle que la France porte une grande responsabilité dans la crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis 8 ans. Malgré ce que prétendent l’ONU et les puissances occidentales, les conditions n’étaient pas réunies pour éviter une large fraude, particulièrement au Nord du pays. La seule issue semble désormais l’apaisement entre les deux camps et non l’affirmation de la victoire de l’un sur l’autre. La France doit procéder au retrait de son opération militaire au profit de troupes internationales sous commandement onusien.

Pour la première fois de leur histoire, les citoyens ivoiriens ont voté dans une élection présidentielle véritablement pluraliste et ouverte. Malgré des conditions extrêmement défavorables, la participation fut massive. Mais depuis trois semaines, la Côte d’Ivoire est séquestrée par « deux présidents ». Tandis que l’un, Laurent Gbagbo, se crispe sur son pouvoir, la « communauté internationale » est en passe d’imposer l’autre, Alassane Ouattara, aux Ivoiriens.

Pour cerner l’immense responsabilité de la diplomatie française dans l’impasse que vit actuellement la Côte d’Ivoire, il est nécessaire de poser quelques jalons historiques.

À l’automne 2002, l’Élysée refuse l’application des accords de défense à une Côte d’Ivoire en proie à une rébellion armée approvisionnée par un pays voisin. Au contraire, un cessez-le-feu est imposé, entérinant la partition du pays.

En janvier 2003, lors des accords de Marcoussis, la diplomatie française impose l’entrée des rebelles dans le gouvernement ivoirien. À Abidjan, des manifestants refusent que les portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur soient confiés aux rebelles, comme le prévoyait l’exécutif français.

En novembre 2004, un engrenage tourne au drame. Au cours d’une offensive aérienne de l’armée ivoirienne sur les zones rebelles, neuf soldats français de l’opération Licorne et un civil américain trouvent la mort. Craignant un putsch orchestré par l’armée française après qu’elle a détruit l’aviation militaire ivoirienne, des manifestants envahissent certains quartiers d’Abidjan. L’armée française tire sur des manifestants, faisant plus de soixante morts.

Les accords de Pretoria d’avril 2005 calquent la structure de la Commission Électorale Indépendante (CEI) sur le plan de table des négociations de Marcoussis, aboutissant à une surreprésentation des rebelles, assurant aux partis d’opposition une large majorité[1]. Dans la foulée, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) est créé à Paris, réconciliant deux anciens ennemis[2], Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, autour d’un accord électoral destiné à assurer la victoire de l’un des deux sur Laurent Gbagbo. L’Union Européenne impulse, à travers les Nations Unies, un Programme d’Appui aux Processus Électoraux dont la CEI est le principal bénéficiaire. Le descriptif de ce programme[3] laissait déjà augurer un passage en force :

« Pour les prochaines échéances électorales, il est à prévoir que le problème de confiance se posera avec une acuité encore plus grande et exigera le recours à des pouvoirs décisionnels exceptionnels pour contrecarrer l’incapacité d’atteindre des consensus politiques en temps utile. »

Début 2007, depuis Ouagadougou, Michel de Bonnecorse, chef de la cellule africaine de l’Élysée sous Jacques Chirac, annonce que la fin de la rébellion n’est pas un préalable aux élections[4]. Quelques semaines plus tard, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, leader de la rébellion, et Blaise Compaoré, président du Burkina, signent les accords de Ouagadougou : Guillaume Soro devient premier ministre. Fin 2007, un accord complémentaire a pour unique objet de confier à la société française Sagem Sécurité le volet technique de l’élaboration des listes électorales[5].

Ce 2 décembre 2010, le Conseil Constitutionnel ivoirien, essentiellement favorable à Laurent Gbagbo, constate l’expiration du délai imparti à la CEI pour annoncer les résultats provisoires. En effet, la CEI a échoué à trouver un consensus sur l’ampleur d’irrégularités dans le scrutin. Le président de la CEI Youssouf Bakayoko se rend alors au Golf Hôtel, où se trouvent déjà Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Guillaume Soro, le représentant du secrétaire général de l’ONU et les ambassadeurs français et américain. Ces derniers lui promettent protection jusqu’à l’aéroport, en échange de la proclamation de résultats. Bakayoko annonce la victoire de Alassane Ouattara devant les caméras occidentales. Le lendemain, le Conseil Constitutionnel annonce l’invalidation du scrutin dans sept départements de la zone contrôlée par les rebelles et la victoire de Laurent Gbagbo.

Prétendre organiser une élection satisfaisante sans mettre fin à la partition du pays[6] était absurde. On s’étonne qu’aucune autorité internationale ne l’ait exigé sérieusement. Malgré les énormes moyens mis en œuvre, le scrutin n’a pas offert les garanties brandies par l’ONU.

Croire que l’élection présidentielle sortirait la Côte d’Ivoire de la crise était un leurre. Aucun des candidats du second tour ne sera capable à lui seul de guérir la société ivoirienne de ses plaies. Ni Alassane Ouattara, l’économiste libéral qui a fait carrière dans les grandes institutions financières internationales, l’adepte des privatisations, des coupes dans les budgets sociaux et autres plans d’ajustement structurel, l’ami très apprécié de l’Élysée. Ni Laurent Gbagbo, le socialiste devenu rapidement allié des grands groupes français, le nationaliste souvent - et sans doute volontairement - ambigu.

Il est urgent que les initiatives d’apaisement soient privilégiées[7]. Si la « communauté internationale » a une once de bon sens, c’est dans cette voie qu’elle doit pousser les acteurs de cette crise et non dans le refus de voir la réalité et dans l’illusion qu’on peut imposer une solution de force à un pays divisé. Le risque est de plonger la Côte d’Ivoire dans la violence.

Nous demandons que tout soit fait, à commencer par le retrait de l’opération Licorne au profit d’un renforcement de l’ONUCI, pour la réconciliation des Ivoiriens et non pour assurer la victoire d’un camp sur l’autre, ce qui serait lourd de menaces pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.

Contact presse :

Stéphanie Dubois de Prisque - Chargée de communication

stephanie.duboisdeprisque(a)survie.org

01 44 61 03 25

06 89 31 17 18

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Commentaires
T
Since december 2010<br /> <br /> You havbe abandonned the update of your website, wainting for and activivity from Brice Nitcheu in order to re-appear... Shame on you<br /> <br /> We in USA are working<br /> <br /> Shame to Code Essoh
R
Entendons nous tout de même sur le fait qu’il ne s’agit pas ici de défendre, dans un accès de patriotisme mal placé
E
SIMONE EHIWE GBAGBO: SARKOZY,C'EST LE DIABLE !<br /> <br /> <br /> Simone Gbagbo sur son trône de velours rouge.<br /> <br /> Simone Gbagbo sur son trône de velours rouge.AP/Rebecca Blackwell<br /> <br /> L'homme fort de la Côte d'Ivoire s'appellerait-il Simone Gbagbo ? Samedi 15 janvier, devant près de 5 000 personnes survoltées qui se pressaient au Palais de la culture, au bord la lagune Ebrié, à Abidjan, elle en a quasiment fait la démonstration.<br /> <br /> Tandis que le sommet de l'Etat reste paralysé entre un président autoproclamé, son époux Laurent Gbagbo, et un président cloîtré dans l'hôtel du Golf, l'ancien premier ministre Alassane Ouattara, celle qui se considère toujours comme la première dame a jeté ses forces dans la conservation du pouvoir.<br /> <br /> Gare aux infidèles. Le ban et l'arrière ban des dignitaires du régime, les partis, les syndicats, les associations, les forces religieuses, tout le monde a été convoqué et a dû débiter son discours : on se compte, avant un dénouement incertain. L'argument est simple, efficace. Laurent Gbagbo est "l'enfant de l'Afrique", soutenu par Dieu, et la Côte d'Ivoire le fer de lance de la décolonisation inachevée du continent.<br /> <br /> "Y'a rien en face", proclament les tee-shirts, ou plutôt, le favori "des tenants pervers d'un colonialisme rétrograde". Pour brosser cette grande fresque devant un public avide de l'entendre, la "dame de fer" de la Côte d'Ivoire n'a pas lésiné sur les moyens, ni sur le populisme. Ballons de fête aux couleurs nationales, hommes en pagne, peints des pieds à la tête et figurant des statues, puissante sono, habiles chauffeurs de salle, petits drapeaux et chanteurs populaires : rien ne manquait à la geste, déclinée quatre heures durant.<br /> <br /> Elle-même, plutôt avare de ses apparitions, avait quitté l'air lugubre arboré l'avant-veille à la Radio-télévision ivoirienne (RTI). Quand le révérend Camara, costume de velours lie-de-vin et chemise rouge, a fini de chanter, en star devant une salle debout, l'animateur l'a rappelé. "Vous avez oublié quelque chose". Le pasteur évangéliste, un ex-musulman, est retourné sur ses pas pour faire conspuer les forces de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) et l'armée française.<br /> <br /> "MÈRE, NOUS T'ADÔÔÔRONS"<br /> <br /> L'imam de la mosquée d'Abobo, cette commune au nord du district d'Abidjan où des émeutes ont fait plusieurs morts depuis le 11 janvier, est également venu en renfort : "Que Dieu bénisse le couple présidentiel", a-t-il conclu après une courte intervention en arabe et en français. Puis ce fut au tour des politiques de vilipender à qui mieux mieux la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), l'ONU, les Etats-Unis, et surtout la France. Le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI) a "condamné avec la plus grande fermeté l'ingérence étrangère" et adressé un message à Nicolas Sarkozy : "La Côte d'Ivoire n'est pas un département français."<br /> <br /> Longue robe crème, rehaussée d'un motif de pyramides, Simone Gbagbo s'est offert d'aimables chants d'accueil – "mère nous t'adôôôrons, mère nous t'acclaaamons" – avant de s'installer sur un trône de velours rouge juché sur une petite estrade assortie. Quand son tour est venu, au pupitre, elle a savouré son récit – mimé, martelé, psalmodié. Alassane Ouattara ? "Comme je ne veux pas dire son nom, je vous propose qu'on l'appelle le chef des bandits", a-t-elle commencé en provoquant des hurlements de joie.<br /> <br /> Trente minutes à l'avenant, au cours desquelles la France a été copieusement étrillée et son président assimilé au "diable". Contrat rempli pour Mme Gbagbo. La foule s'est écoulée calmement, satisfaite. "L'indépendance on ne l'a pas encore, approuvait Justine Klaouroux, une commerçante de 43 ans. La monnaie que l'on utilise (le franc CFA) est fabriquée par l'ancienne colonie." Charles Guigrehi, étudiant en droit public jugeait pour sa part que "Nicolas Sarkozy n'a aucun droit de dire 'nous t'imposons tel président'. Il est élu par les Français, qu'il s'occupe de la France". Un autre homme ajoutait : "Les marionnettes de la Cedeao, nous n'en voulons pas."<br /> <br /> Des commentaires plus modérés que les interpellations entendues dans la rue avant le meeting, comme celle de cet homme qui se penche avec véhémence vers la portière de la voiture : "On l'a installé Gbagbo, il est là à vie. Si vous touchez un de ses cheveux, on vous tuera, vous les Français."<br /> Béatrice
E
Déstabilisation des pays africains par la France : La face cachée de l’ambassadeur et luciférien Jean-Marc Simon <br /> <br /> Après avoir activement contribué à la déstabilisation de la Centrafrique à partir de 2001 et du Gabon en 2007, Jean-Marc Simon repart à la charge. Cette fois-ci en Côte d’Ivoire, neuf ans plus tard. «Cet homme fait partie des ambassadeurs-barbouzes dont disposent l’Elysée et le Quai d’Orsay pour déstabiliser les pays africains dont les dirigeants affichent une indépendance vis-à-vis de Paris». <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> C’est en ces termes qu’une source diplomatique en poste dans la sous-région ouest-africaine nous a présenté Jean-Marc Simon, actuel ambassadeur de France en Côte d’Ivoire.<br /> Mais surtout un des acteurs-clé avec l’ambassadeur des Etats-Unis, Philip Carter 3 et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young J. Choi, de la fraude massive dans le nord du pays puis du hold-up électoral visant à installer illégalement Alassane Dramane Ouattara, candidat de l’étranger, à la tête de la Côte d’Ivoire. Précédemment ambassadeur au Gabon, M. Jean-Marc Simon a atterri en Côte d’Ivoire en mission commandée par l’Elysée. <br /> <br /> Le chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, qui a visiblement juré de réussir là où son prédécesseur, Jacques Chirac, a échoué (c’est-à-dire renverser par tous les moyens, le Président ivoirien souverainiste, Laurent Gbagbo), a confié à Jean-Marc Simon, les rênes du complot interne contre Gbagbo. Pour avoir réussi une telle mission de 2001 à 2003 en Centrafrique face au chef d’Etat centrafricain d’alors, Ange-Félix Patassé, M. Jean-Marc Simon avait le profil de l’emploi. <br /> <br /> En effet, alors qu’il était ambassadeur de France en Centrafrique, Jean-Marc Simon, a chapeauté sous le contrôle de l’Elysée de Jacques Chirac, le renversement d’Ange-Félix Patassé par un coup d’Etat. La France reprochait au Président Patassé, soutient une source proche du dossier, son attachement à la souveraineté de la Centrafrique et son engagement pour le contrôle du pétrole centrafricain par le pays. <br /> <br /> Paris qui avait «toléré», quelques années auparavant, la tenue d’élections transparentes aux termes desquelles Patassé avait battu André Kolingba, le Président sortant, a pris la décision dès 2001 de remettre en selle Kolingba parce qu’Ange-Félix Patassé affichait un souverainisme qu’abhorrait la France dans sa volonté de faire une main basse totale sur les richesses de la Centrafrique. <br /> <br /> Patassé dénonçait, par exemple, l’exploitation sauvage et illégale des mines d’or menée par des entreprises françaises sur tout le territoire centrafricain. Coaché par les services français et l’ambassade de France à Bangui (capitale centrafricaine), André Kolingba tente en 2001 un coup d’Etat contre Ange-Félix Patassé. La tentative échoue au grand désarroi de Paris. Les armes découvertes au domicile de Kolingba contigu à celui de l’ambassadeur Jean-Marc Simon à Bangui sont toutes estampillées «Ambassade de France en Centrafrique». La télévision nationale centrafricaine les présente à l’opinion publique en guise de témoignage de l’implication de Paris dans le coup. <br /> <br /> Avant la tentative du coup d’Etat, la France via ses médias dont RFI soutient activement l’idée d’une guerre civile entre les ethnies Baya et Yakoma. Chose souhaitée, chose obtenue. L’échec du coup d’Etat donne lieu à des affrontements sanglants entre les Baya (ethnie de Patassé) et les Yakoma (ethnie de Kolingba) qui font plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés. Bangui est à feu et à sang. André Kolingba est exfiltré avec l’aide de Jean-Marc Simon vers le domicile de l’ambassadeur de France d’où il lance un appel via RFI à l’endroit de Patassé. <br /> <br /> De 2001 à 2003, la Centrafrique vit une instabilité profonde orchestrée par Paris. L’Elysée met à profit cette période pour rechercher un nouvel adversaire à Patassé. Chirac le trouve en la personne du général François Bozizé, ex-chef d’état-major de l’armée, limogé par Patassé pour diverses raisons. François Bozizé lance une rébellion armée avec la bénédiction de Paris. Le Tchad en devient la base arrière. <br /> <br /> Le 15 mars 2003, alors qu’Ange-Félix Patassé est en visite officielle à l’extérieur du pays, la rébellion gagne Bangui. L’avion du Président Patassé est interdit d’atterrir à l’aéroport de la capitale. C’est le coup d’Etat réussi. Une situation dans laquelle, précisent les sources, l’ambassadeur Jean-Marc Simon a joué un rôle déterminant. Paris évacue ses ressortissants vers le Gabon et abandonne les Centrafricains à leur sort. Après avoir réussi sa «mission» en Centrafrique, Jean-Marc Simon est muté au Gabon pour un «repos». Avant d’être ré-envoyé en «mission» en Côte d’Ivoire par l’Elysée. <br /> <br /> Comme à Bangui, le schéma est le même : une rébellion armée parrainée par l’hexagone, un pion (Alassane Dramane Ouattara), une base arrière (le Burkina Faso), un Président (Laurent Gbagbo) gênant à cause de son attachement à la souveraineté de son pays et un enjeu (le contrôle du pétrole et de toutes les matières premières). <br /> <br /> Mais contrairement en Centrafrique, Jean-Marc Simon rencontre des difficultés sur le terrain en Côte d’Ivoire. A cause d’une population ivoirienne déterminée et aussi souverainiste que son Président, Laurent Gbagbo. Ainsi que l’interpénétration des ethnies qui rend quasi impossible l’éclatement d’une guerre inter-ethnique voulue en vain par l’Elysée. <br /> <br /> Autre obstacle majeur, l’homme de la France, Alassane Ouattara, n’est pas accepté par la majorité de la population ivoirienne à cause de son passé et sa propension à la violence. En dépit de tout, Jean-Marc Simon et l’Elysée ne baissent les bras… <br /> <br /> <br /> Auteur: Didier Depry (ddepry@hotmail.com)
E
LETTRE OUVERTE DE CALIXTE BEYALA A BECHIR BEN YAMED JEUNE AFRIQUE "CE EN QUOI JE CROIS. OU PAS."<br /> Publié le 3 janvier 2011 à 18:14| Twitter leShareThis<br /> Calixte Béyala, notre belle et illustre compatriote africaine,franco-camerounaise, écrivaine de renom, fille digne d’Afrique, a pris une fois de plus sa plume, pour dénoncer la position, les errements et les travers analytiques de notre confrère « Jeune Afrique » face au problème actuel ivoirien. Le monde entier a écouté le déluge de mensonges et de mépris déversés sur la Côte-d’Ivoire et ses autorités par une dite « Communauté internationale », une ONU et une certaine presse; aux ordres et à la solde de la France et des Etats-Unis d’Amérique, au mépris du véridiques du Conseil constitutionnel, la plus haute institution du pays. En dépit de la prise de position de certains présidents africains « sous-prefets » de la France, le souhaits et le désire de la majorité des africains sont unanimes: Il y a un complot contre la Côte-d’Ivoire et ses institutions. Lecture du message de Béyala.<br /> LETTRE OUVERTE DE CALIXTE BEYALA A BECHIR BEN YAMED JEUNE AFRIQUE D’aussi loin que me porte ma mémoire, il me semble qu’une seule et unique fois, je fus en désaccord avec vous, très cher Béchir Ben YAHMED. Et je vous le fis savoir. C’était il y a fort longtemps, mais lorsque passe trop temps, ce dernier ne revêt plus aucune importance ; je l’avoue humblement, je n’ai nullement le sens du temps. C’était au sujet du nom du journal « Jeune Afrique ». Il me souvient que vous lui attribuiez alors le titre de « L’intelligent. » Mes yeux fulminaient de colère lorsque je vous en parlai. Aujourd’hui encore, je ne puis oublier votre sourire ; et cette manière très pétillante de me rétorquer que j’aurais dû vous écrire pour vous dire mon sentiment. Depuis ces temps si lointain, aucune particule, aucune ride ne s’est point posée sur le respect et l’amitié qui nous lient… Au moins, c’est CE QUE JE CROIS.<br /> Voilà que pour la deuxième fois, un sujet nous oppose : les élections Présidentielles en Côte d’Ivoire. Je ne crois pas que Monsieur Alassane OUATTARA soit le Président élu de la Côte d’Ivoire car pour cela, il eût fallu que sa victoire fût reconnue par le Conseil Constitutionnel de son pays ; il me semble que ce n’est point le cas, me tromperais-je ? Aucune commission électorale, aussi noble soit-elle, ne saurait proclamer le vainqueur d’une élection, d’autant que dans le cas de la Côte d’Ivoire, cette commission électorale était constituée aux 2/3 par les membres de l’opposition.…<br /> Vous me rétorquerez que le Président du Conseil Constitutionnel Ivoirien est un homme du Président GBAGBO. Oui, sans aucun doute. Mais n’est-ce point le cas dans tous les pays du monde et même en France ? On se souvient tous du cas des U.S.A où s’opposait alors AL GORE et W. BUSH. La Cour suprême trancha en faveur de ce dernier alors qu’il bénéficiait de moins de voix que son adversaire. Il me semble n’avoir pas entendu des cris d’orfraie des démocrates du monde entier, me tromperais-je ? Il me semble que l’ONU ne battit pas un cil pour condamner cette « usurpation de pouvoir. »<br /> Je ne crois pas que le Président Français Nicolas Sarkozy aime tant l’Afrique et ses habitants qu’il veille à la démocratisation du continent, voire au bien être de ses peuples. Je n’ai pas oublié le discours de Dakar… Je n’ai pas oublié les élections au Gabon. Ne fut-il pas le premier à féliciter BONGO fils ? Pourquoi ne fustigea-t-il pas ce dernier ? Pourquoi le félicita-t-il, alors que l’opposition contestait, preuve à l’appui, les résultats des Urnes ? Il me semble avoir raté, -ce qui m’étonne-, votre édito lapidaire sur ce hold-up électoral. Et j’ajoute que le documentaire sur la Françafrique a clairement démontré les impostures, les magouilles et les mille manigances de mon pays la France, pour placer et maintenir au pouvoir quelques despotes dévoués corps et âme à notre mère patrie. Je ne crois pas en l’ONU, ce minuscule Club d’Etats riches où aucun pays d’Afrique ne siège en son Conseil de Securité ; je ne crois pas que L’UNION AFRICAINE soit libre de ses propos d’autant que malheureusement pour les africains, celle-ci est financée par l’Union Européenne. Je ne crois pas que les dirigeants Africains soutiennent activement Alassane OUATTARA ; il me semble n’avoir vu aucune félicitation émanant d’un Chef d’Etat du continent, adressée au Président désigné par la Communauté Internationale. Mais qui se cache derrière cette nébuleuse ? Seraient-ce les mêmes qui croisent les bras pendant qu’on bombarde l’Irak ou l’Afghanistan ? Je ne crois pas à ce souci d’alternance démocratique dont ils veulent nous abreuver. Combien de chefs d’Etats ont changé la constitution de leur pays pour pouvoir être élu pour la énième fois ? Combien d’entre eux occupent le poste de Président depuis vingt voire trente ans ? Pourquoi la soi disant communauté Internationale ne les condamne-t-elle pas ? Et la France, qu’en dit-elle ? Rien. Silence ! On exploite ! Je crois et permettez-moi de reprendre vos propos « la légende selon laquelle GBAGBO serait le grand défenseur de la souveraineté nationale et que ses positions tranchées lui ont valu l’hostilité de la France, » Il s’agit d’une réalité, vérifiée et palpable, confirmée en outre ces derniers jours par le documentaire français « la Françafrique. » Avez-vous oublié les implications de la France dans le coup d’état contre GBAGBO en 2002, ainsi que les multiples complots qui s’ensuivirent ?<br /> Je crois que tous les Panafricanistes croient au complot contre la Côte d’Ivoire. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les deux manifestations organisées à Paris pour le soutien à la souveraineté de la Côte d’Ivoire et qui a réuni près de cinq mille personnes, battant le macadam dans le froid hivernal parisien. Donc GBAGBO n’est pas seul. Il a le peuple Africain à ses côtés. Je crois qu’autrefois, la France et ses acolytes organisaient des coups d’Etats armés pour déloger les Chefs d’Etats Africains qui ne correspondaient pas à leurs critères de sélection. Je crois que la forme de renversement des pouvoirs indésirables a évolué ; elle est plus subtile. Me permettez-vous d’introduire la notion de « Coup d’ Etat électoral ? » Et si le Président GBAGBO en était une des dignes victimes ? Y aviez-vous songé ? Je crois que la stratégie géopolitique voudrait que le Golfe de Guinée soit totalement sous contrôle Occidental. L’épuisement des puits pétrolifères dans le Golfe Persique et la résistance armée dans ces régions, justifient que l’Europe se tourne vers l’Afrique. Pour son pétrole. Pour ses matières premières. Pour ses innombrables richesses. Et aussi- il ne s’agit pas d’un argument moindre,- sa capacité de soumission bas-ventrale… Je crois que tous les pays du Golfe de Guinée connaîtront le même sort que la Côte d’Ivoire dans un avenir plus ou moins proche. Je crois tout simplement qu’Alassane OUATARA est pour les Occidentaux l’homme de confiance et que pour atteindre leurs objectifs, à savoir lui faire revêtir le costume de président de la Côte d’Ivoire, ils sont prêts à tout… Je crois enfin que GBAGBO ainsi que le peuple Ivoirien se battront jusqu’au bout pour ne point se faire dépouiller… en témoigne le peu d’enthousiasme qu’a suscité l’appel à la mobilisation d’Alassane OUATARA. Je ne sais pas s’ils y réussiront. Voilà, cher Béchir Ben YAHMED, ce en quoi je crois. Ou pas.<br /> Nota: faîtes circuler le message, pour en assurer une large diffusion…<br /> <br /> LETTRE OUVERTE DE CALIXTE BEYALA A BECHIR BEN YAMED JEUNE AFRIQUE<br /> Source: Nouvelle-afrique.com
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